aprilie 26, 2008

Buna vestire - Portishead se întorc

Interviu cu Portishead, o trupă tare dragă mie

Portishead: `On a toujours su qu'on serait de retour` (ENTRETIEN)
AFP: 2008-04-26 07:53:22
Par Paul RICARD
=(PHOTO ARCHIVES)=
PARIS, 26 avr 2008 (AFP) - `On a toujours su qu'on serait de
retour un jour`, assure à l'AFP Adrian Utley, guitariste d'un des
groupes anglais les plus marquants des années 90, Portishead, qui
sort son troisième album studio lundi après dix ans de silence.

`Portishead ne s'est jamais vraiment séparé. Ces dix ans ont
passé vite!`, sourit Utley, l'un des membres du trio avec la
chanteuse Beth Gibbons et le multi-instrumentiste Geoff Barrow.

Ces deux derniers ont fondé Portishead (du nom d'une ville près
de Bristol) en 1991. Le groupe a connu le succès dès son premier
album, `Dummy` (1994), suivi de `Portishead` (1997) et du superbe
live `Roseland NYC` (1998).

Ses chansons, qui laissaient sourdre un spleen et une
neurasthénie rares, étaient marquées par le jazz, le hip hop, la
soul et la musique de cinéma des années 60/70 (Ennio Morricone, John
Barry...).

Portishead a alors été catapulté fer de lance du `trip hop`,
terme inventé par la presse pour caractériser sa musique et celle
d'autres artistes de Bristol, Massive Attack et Tricky. `Cette
étiquette était pénible et idiote`, estime Utley.

Le groupe s'est mis en sommeil après `Roseland`, usé par une
tournée éprouvante.

`C'était dur, stressant. On jouait dans de gros festivals,
devant 30.000 personnes. On était exténué et on avait besoin d'un
break`, se souvient Utley.

`On n'avait plus d'idées pour Portishead. Chacun est rentré chez
soi sans vraiment en parler, sans jamais dire: +Dans X années, on
refera un disque+`, ajoute-t-il.

Tous trois suivent alors leur propre chemin artistique:
collaborations diverses pour Barrow et Utley, album solo pour Beth
Gibbons (`Out Of Season`, 2002).

Intitulé `Third` (Island/Universal), le nouvel album de
Portishead était extrêmement attendu, d'autant qu'il était devenu
l'Arlésienne de ces dernières années.

`On n'a jamais ressenti de pression, à part celle qu'on se
mettait nous-mêmes pour faire un disque vraiment bon, explique
Utley. En 2001, Geoff et moi, on s'est retrouvé en studio en
Australie pour commencer un disque. Mais ça n'a pas marché, cette
musique n'était pas celle qu'on voulait présenter au monde`.

Ultra-perfectionniste, le trio a mis quatre ans à peaufiner
`Third`. L'attente valait la peine tant ce disque est
impressionnant. La patte de Portishead est toujours là mais le son a
considérablement évolué.

Les guitares, souvent agressives, sont très présentes, les
stridences et les dissonances nombreuses, les tempos plus rapides
qu'avant.

Guidé par un parti pris résolument expérimental, `Third` mêle
les influences du krautrock (rock allemand des années 70), du rock
industriel, d'une électro minimaliste et bizarre, du doom metal
lourd et lent à la Black Sabbath, de la musique contemporaine ou du
free jazz.

`C'est toujours nous, mais 15 ans après le premier album. On a
écouté beaucoup de musique`, s'amuse Utley, 51 ans (Beth Gibbons en
a 43 et Barrow 36).

Comme toujours chez Portishead, l'ambiance est noire et plombée,
avec un sentiment de colère et d'inquiétude particulièrement vif.

`C'est lié à l'état de délabrement et de frustration de
l'Angleterre, souligne Utley. On a été déçu et abandonné par ceux en
qui on avait placé tant d'espoir (Tony Blair et le parti
travailliste, ndlr). Ils n'ont pas été bien meilleurs que les
précédents puisqu'on s'est retrouvé dans une guerre dont on ne
voulait pas`.

Portishead est en tournée en Europe. Ses deux concerts français,
les 5 et 6 mai au Zénith de Paris, affichent complet.

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